Fugue au Bic
Ce matin, le temps nous a fait don de ses plus belles heures de lumière, d’un soleil vulnérable qu’une délicate brise venait tempérer.
Ce matin, le temps nous a fait don de ses plus belles heures de lumière, d’un soleil vulnérable qu’une délicate brise venait tempérer.
Ne sois pas triste pour moi, bipède. / Lorsque les calottes glaciaires auront fondu, / mes bras s’étendront davantage / sur les terres fertiles que tu as autrefois cultivées.
Avant de savoir à qui réfèrent les noms de Gilles Vigneault et François Legault, j’apprends à nommer la spartine pectinée et à reconnaître l’élyme des sables.
Je suis assise tout près de l’endroit où mon cœur a chaviré la première fois. Tant de beauté, de calme. C’est ici que je suis tombée en amour avec notre fleuve majestueux.
Ossature de chêne nue érigée dans un champ allemand, / hymne métallique des marteaux comme un écho dans la vallée, / grain du bois blond fendu par / la circonférence des clous.
Ma mère et son gîte au bord de la baie du Bic / lupins, roses sauvages, chaises Adirondacks blanches / rires autour de la table de déjeuner
Les joues rosies par le piquant de l’air d’automne, j’arrive au bout de la Pointe aux Anglais. Je suis venue à bicyclette, privilège incroyable de vivre à quelques encablures du fleuve.
Assis de l’autre côté du bar dans le salon culturel Les autres jours, qu’il a fondé sous sa maison d’édition, Antoine Tanguay, le directeur des éditions Alto, nous sert un verre – d’eau –, le temps que je prenne la parole.
L’automne s’avère la saison la plus propice à la remontée d’importants systèmes dépressionnaires le long de la côte est du continent. Combien de cyclones et d’ouragans, ces dernières années, avaient ruiné les mégapoles […]