Les paradoxes de l’écriture du deuil chez Christian Bobin
Chez Bobin, l’écriture semble avoir pour fonction de garder présents en soi ceux que nous avons aimés et perdus. Cette volonté pourrait révéler l’échec du travail de deuil au sens freudien, d’autant plus que le sentiment de l’absence demeure toujours aussi vif vingt ans plus tard. Néanmoins, le poète semble échapper au deuil pathologique : à travers son langage oxymorique, il transforme le manque en étonnement, l’absence en présence, la mélancolie en joie.