Théâtre

Le dernier cri

Par |2016-12-21T15:09:30-05:0018 juin, 2014|Dossiers thématiques, Huis clos à ciel ouvert, Nuit de la création, Textes de creation, Théâtre|

JOHANNE : Ok pour l'église, mais c'est juste parce que ma cheville est bleu-mauve. À ce sujet, tu pourrais peut-être m'aider. Tu donnes ton mouchoir à une vieille inconnue et t'aides même pas ta blonde à marcher. Augustin prend sa femme par le bras, la soulève un peu et glisse. Les deux se retrouvent au sol, des grêlons s'abattant tout autour. JOHANNE : Côté sauvetage de princesse, c'est pas fort. Protège ta tête avec tes mains! Les grêlons sont de plus en plus gros! Le couple se relève et se précipite dans l'église. Augustin ouvre la porte, une foule se tourne vers eux.

Dans les rêves, tu peux prendre des décisions

Par |2016-12-21T15:09:40-05:0018 juin, 2014|Dossiers thématiques, Huis clos à ciel ouvert, Nuit de la création, Textes de creation, Théâtre|

La Terre sort de son orbite et se dirige à toute vitesse vers le vide. La température baisse rapidement, sans espoir de se réchauffer. FAUSTIN : J'ai frrrrfrrroid. J... ÉRICA (les lèvres bleues déjà) : Oui... Mmmmoi aussssi... Pppparle, Ffaustin, pparle, pour te réchaufffer... Imagine que tttt'as une fffourrrurrre de Biscuit sur tttoi... FAUSTIN : Mmm mmon chhat. É É É Érica... (Il lève les yeux vers elle, il est couvert de givre et elle aussi.) On est des Mister Freeze. ÉRICA : Oui, on dirait... Serrrre-moi le plus fffort que tu peux!

Le stagiaire malgré lui

Par |2016-12-21T15:09:49-05:0018 juin, 2014|Dossiers thématiques, Huis clos à ciel ouvert, Nuit de la création, Textes de creation, Théâtre|

MAXIME : Ça sent le brûlé, vous ne trouvez pas? Dre POQUELIN : Regardez ça! (Interloquée, à la fenêtre.) Maxime s'approche de la fenêtre et la touche du doigt. MAXIME : Aïe! C'est chaud!!! Dre POQUELIN : Les changements climatiques... je le savais, je le savais. Je l'ai toujours dit. MAXIME : Je ne vois rien, la vitre est opaque. On dirait que de la poussière s'est accumulée. Bon sang! Depuis quand ces fenêtres ont-elles été lavées? Dre POQUELIN : Je vois bien que la vitre est sale jeune homme. Je suis peut-être vieille, mais je ne suis pas encore aveugle! Bon, passez-moi ce dossier à la fin...

Captivité

Par |2014-05-05T09:19:27-05:0014 mai, 2014|Textes de creation, Théâtre|

Ter est immobile, un genou au sol. Akwa se déplace langoureusement d’un côté à l’autre de la scène. Aéra est debout, les yeux fermés. Bok fait le tour de la cellule, frappant avec force les murs inapparents. Bok : Laissez-moi sortir, tabarnak. Vous êtes des câlices de bâtards. Je vais tous vous tuer, calvaire! Tous. Aéra : L’ancien dieu indomptable enrage, sans éclat ni dessein, avec l’impétuosité d’un limaçon et en absence de répercussions. Bok : Tais-toi, espèce de picouille. Tais-toi ou je te jure que je te tue, toi aussi.

Où le temps s’allonge et rien ne change

Par |2013-09-29T15:01:02-05:002 octobre, 2013|Textes de creation, Théâtre|

Voix 1 – Qu’est-ce que tu dis? On entend bien que c’est lui. Hein, Samy, que c’est toi? Voix 4 – ... Voix 1 – Tiens, qu’est-ce que je te disais. Voix 2 – Ben justement. Samy parle pas comme ça. Dis-le que t’es pas Samy! Voix 4 – ... Voix 2 – Et voilà! Voix 3 – Il est blessé. Il est gravement blessé. Voix 1 – Qu’est-ce que tu racontes?

Antonin

Par |2013-02-11T06:02:21-05:0011 février, 2013|Textes de creation, Théâtre|

Chaque fois que j’vais aux toilettes, la réalité me saute en pleine face. J’ai toujours peur qu’un gars s’aperçoive que je pisse assis, que ça fait trop de bruit, que ça coule ben trop vite... mais j’peux pas le contrôler. Je l’sais que personne aurait assez d’imagination pour penser ça. J’sais ben que la majorité des gens savent même pas que ça existe, des ftm. Mais j’y peux rien, c’est plus fort que moi, j’angoisse. Pis chaque fois, y’arrive rien. J’sors vivant, en une pièce, des toilettes publiques...

Pascal le fataliste et l’homme aux lunettes

Par |2013-01-18T10:31:23-05:0017 janvier, 2013|Textes de creation, Théâtre|

Comment firent-ils pour se retrouver là? Par un peu de chance, comme la plupart d’entre nous. Quels étaient leurs noms? Qu’ajouterait ce détail? Depuis combien de temps restaient-ils là? Ils ne s’en rappelaient plus. Combien de temps allaient-ils encore demeurer là? Pas plus qu’il n’en faudrait pour mourir. Que disaient-ils? L’homme à binocles ne soufflait mot; et Pascal débitait que, de toute façon, sur cette terre, il appartenait au Ciel de décider souverainement ce qui pouvait faire notre bonheur ou notre malheur, et qu’il se trouvait bien heureux de tenir un tel précepte, cadeau de son médecin qui, lui, le tenait d’un ami philosophe.

Une histoire à thèse (théâtre pour la page)

Par |2012-02-20T13:08:21-05:001 décembre, 2011|Textes de creation, Théâtre|

Vraiment, il faut que je vous mentionne, il y a des étudiants dans les rues avec des pancartes. Le contraste, sans doute, frappe l’imaginaire : je suis assis en train d’écrire, les lèvres à peine décrochées d’une tasse et eux, cheptel estudiantin, ils s’époumonent, «L’UQÀM en grève», «GRATUITÉ», «ETCETERA», des trucs dans le genre, alors que moi, je dis, je me contente de dire : je vais vous raconter une histoire à thèse. Ou même, j’ajoute pour la précision : je vais vous proposer une thèse, vous en ferez ce que vous voudrez.