Clair-obscur
Les visages fouettés se plissent et scandent la peur de l’incontrôlable. Les conséquences du déchaînement sur le quotidien.
Les visages fouettés se plissent et scandent la peur de l’incontrôlable. Les conséquences du déchaînement sur le quotidien.
Le projet, Mourir pour la première fois, est une expérience développée entre le sujet, qui est aussi spectateur, la photographe et l’image. Durant cette expérience, le sujet est transformé en objet par le procédé photographique. Le sujet, ou la personne photographiée pose et devient le spectre d’elle-même, en composant une duplication de son image.
Dans cette série de photographies, j’ai voulu montrer qu’une danseuse, par exemple, est un voyageur dans son propre corps, et qu’elle se transporte dans le cadre d’un voyage qu’elle fait sien, un voyage spirituel au cours duquel elle s’oublie complètement, au cours duquel elle devient un jeu pour les autres. Je voudrais parler d’une transe [...]. Je cherche à savoir si la danseuse qui danse, si le DJ qui mixe la musique, si l’artiste en processus de création, bref, peut être considéré comme étant en transe. Et cette transe se traduit par le son et ses diverses représentations.
Le froid engourdissait mes doigts qui devaient pourtant appuyer sur le déclencheur, en ce dimanche de février. Alors en grève générale illimitée depuis environ deux semaines, je ne savais pas, à ce moment, que le « Printemps érable » ferait bientôt frémir ces lieux encore envahis par la neige. Le blanc laiteux et souvent crasse allait laisser place au Rouge-colère-et-courage.
Les objets montrés n'ont aucune valeur pour eux-mêmes; tuyaux rouillés, grilles d'un portail, ou encore vitrine de magasin. Le choix de ces représentations est arbitraire, dépend totalement du hasard, ce sont des détails empruntés à une promenade, à un trajet quotidien ou à des voyages en France ou à l'étranger. Cette série ne donne pas à voir des paysages ou des personnages esthétiquement beaux, mais plutôt des objets du quotidien magnifiés.