La vie sauvage
« Il y a trop de lignes autour de moi, trop de traces qui me délimitent, trop de frontières où je m’écorche. J’ai besoin d’un espace où les faire éclater et c’est ici […], […]
« Il y a trop de lignes autour de moi, trop de traces qui me délimitent, trop de frontières où je m’écorche. J’ai besoin d’un espace où les faire éclater et c’est ici […], […]
Sous la pleine lune, elle pouvait presque se convaincre qu’elle n’entendait pas les bruits de la ville au loin, que les lampadaires ne l’empêchaient pas de voir les étoiles. Ses promenades étaient devenues plus audacieuses et elle éprouvait un faux sentiment de bravoure et d’immunité contre le danger. Cette nuit-là, elle escaladait les chemins caillouteux du mont Tolmie.
Je suis une bibliothécaire. Celle qui range les livres, pas celle qui les écrit. Qu’est-ce qui m’a pris ? Commencer un deuxième cycle universitaire à 48 ans ! C’est ridicule ! À l’autre bout du monde en plus. Je suis folle, c’est ça, j’ai perdu la raison, c’est la fin, je décline, ou plutôt je régresse en me comportant comme une adolescente fougueuse.
Je souris, car je me suis habituée à ton enthousiasme devant ma touffe, puis ton désenchantement une fois le rideau levé. Je me suis faite à cette culpabilité, à cette impression de te tromper.
Si une fleur refuse de s’épanouir, incriminez-vous cette dernière ? Ou vérifiez-vous également l’humidité de son sol et la luminosité environnante ?
Ça fait quatre jours que ma mère, mon père et moi avons déménagé de Montréal à Victoria. Mes parents m’ont dit que c’est une bonne opportunité et que nous bénéficierions de la vie dans une nouvelle ville et une nouvelle province pleine de richesses.
« Le temps de la cueillette est le plus beau et le plus difficile »
– Anaïs Barbeau Lavalette, Femme forêt
« Cueillir des baies, c’est éreintant
Ça fait mal au dos
Mais si on fait beaucoup d’argent
On […]
Une fois à l’extérieur du bâtiment, je suis forcé de m’arrêter un peu, tellement toutes ces grandes enjambées m’ont essoufflé. À part des chauves qui convergent aux arrêts d’autobus, quelques piétons courent d’un côté et de l’autre de la rue.
Le littoral du Labrador est un débordement d’îles, salière de roc culbutée, le cauchemar des cartographes
Ma vue s’embrouille alors que mon trousseau de clés s’emmêle. Mes doigts arrivent à déverrouiller la portière. J’atteins enfin le siège conducteur. Puis, mes yeux cèdent au torrent qui assaille mes joues, mon menton, ma chemise.