Eucharistie
Il faut penser positif parce que nous sommes vivants, dit papa, en citant les paroles de Lorenzo Jovanotti. Il enfile des perruques et fait des stépettes à la Chaplin tous les […]
Il faut penser positif parce que nous sommes vivants, dit papa, en citant les paroles de Lorenzo Jovanotti. Il enfile des perruques et fait des stépettes à la Chaplin tous les […]
Dans La peste, Camus montre comment l’épidémie a le pouvoir de nous faire désapprendre nos évidences. Cette nuit, même le site qui diffuse ma télésérie préférée bogue et je me sens seule au monde, comme des millions de confinés. Tu me manques.
1. Désirer / Les pierres colorées scintillaient. La lumière de la lampe étincelait sur leurs surfaces biseautées, invitant à la curiosité. Mais à mesure que l’enfant se rapprochait, les yeux écarquillés, sa mère déplaça les trésors hors de portée. Le mouvement fut fluide, réalisé sans cesser le maquillage ou la conversation.
Tu as une nouvelle voisine. Elle a emménagé dans la maison d’à côté, celle aux murs bleutés et au petit balcon qui menace toujours de s’effondrer. C’est une jolie demeure, tu as toujours trouvé. Ta préférée, de toutes celles du quartier.
L’aube n’intéresse personne. Qu’ils dorment. Moi je fume des joints et j’écris. S’ils savaient les couleurs que je vois dans mon insomnie. Les paquebots qui passent sur le fleuve sans faire de bruit. Leurs cargaisons multicolores dans le brouillard strié de fines gouttelettes pastel.
Ça sent le gaz de quatre-roues pis de chainsaw, encore. L’odeur reste comme les cicatrices d’un temps mort et oublié. Avec elle montent des envies de la même nature. Le goût de poigner le Big Bear rouillé pis de foncer dans les trails presque impraticables, à travers les champs du père. Jusqu’à me perdre.
Ruben se regarde, sourit sous son masque. Il se trouve badass. C’est trop bien, ce qui arrive en ce moment, avec la pandémie, le couvre-visage obligatoire, et tout ça. Avant, on ne pouvait pas défiler dans les rues avec un foulard sur le nez ou un déguisement super voyant.
Il est impossible de savoir pourquoi les choses se terminent d’une manière et pas d’une autre. Ç’aurait pu facilement être moi. Nous étions en quête d’oiseaux pour le repas, nous avions contourné l’anse en bateau et avancé un peu à l’intérieur de la Baie là où se trouvaient leurs nids. Nous étions quatre : moi et Ken Powell, Bill Delaney, et Sandy, qui était de retour de l’étranger.
Émerveillée, ton pouce caresse sa joue pendant qu’il imagine tes jambes tombantes le long de son corps. Te faire de l’ombre le durcit. Ses mains sur tes hanches t’épongent… Tu crois qu’il savourera la plage entre tes cuisses crémeuses, mais il oublie déjà le goût de ton odeur, le chatouillement de tes cheveux dans son cou. Il se rappelle s’être assis sur ta chaise de cuisine, ton corps dessus qui montes et qui descends, toi sa jolie pâte à modeler.
Tu t’appelles Allan Dowden et tu es né d’un père pêcheur prénommé William et de son épouse Susannah au mitan du règne de la reine Victoria. Tu es anglais de naissance et terre-neuvien à ta mort, bien que ta vie se passe uniquement sur une île.