Délirium
petit matin, la fièvre s’était apaisée. J’étais de nouveau tiède et lucide, mais les questions continuaient de vrombir. Comment distinguer ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas? Est-ce que la parole est réelle? Est-ce que les émotions sont réelles? Je tourne en rond. J’observe ma main. J’écarte les doigts, parcours leur longueur, m’arrêtant sur chaque aspérité, les phalanges gibbeuses, le contour rose de l’ongle. Est-ce que cette main existe?