La roue tourne
Si ça se trouve, Julien a fait exprès de me laisser me perdre dans la cohue. J’en ai assez de ses jeux stupides. Assez aussi des gamins qui pleurnichent pour des ballons en cœur. Je voudrais les secouer, leur dire que les amours, ça fait un temps, et qu’ensuite ça éclate. Un enfant me colle son bouquet de barbe à papa sur le bras. Je lui tire les cheveux. Des bouclettes brunes comme celles de Julien. Le garçon grimace; j’attrape une mèche de sa barbe sucrée. La mère du petit me jette un regard dégoûté. Je sens la honte colorer mes joues. Saletés de fêtes foraines.