Je suis sur mon X
Ma vue s’embrouille alors que mon trousseau de clés s’emmêle. Mes doigts arrivent à déverrouiller la portière. J’atteins enfin le siège conducteur. Puis, mes yeux cèdent au torrent qui assaille mes joues, mon menton, ma chemise.
Ma vue s’embrouille alors que mon trousseau de clés s’emmêle. Mes doigts arrivent à déverrouiller la portière. J’atteins enfin le siège conducteur. Puis, mes yeux cèdent au torrent qui assaille mes joues, mon menton, ma chemise.
La température frôlait les –25 degrés Celsius, et les doigts du groupuscule en souffraient.
Chacun a son opinion sur la moquette. Certains la détestent, trouvant ça kitsch à mort (et pas dans le bon sens du terme), d’autres aiment bien la sensation du tissu sous leurs pieds le matin.
Printemps. Basse-ville de Québec.
La lumière commence à revenir. Celle du soleil. La mienne tremblote encore.
La neige fond sur le toit, et le bruit de l’eau qui s’écoule en filet […]
Les voisins de chaque côté de la maison possèdent un chien grisonnant. À l’est, un labrador noir nommé Lucy; à l’ouest, un golden retriever qui s’appelle Lucas.
La mort d’un être aimé nous colle à la peau et fige tout le reste. La mort de ma mère a transfiguré le réel en lui enlevant toute convenance. Je pourrais me passer des matinées trop longues et des nuits trop courtes. J’aimerais refuser, pour quelque temps, la nécessité de continuer. Refuser cette réalité qui m’a ôté pire que ma vie en lui enlevant la sienne.
À dix-neuf ans, quand je suis revenu de mon roadtrip dans l’Ouest canadien pour commencer mes études au Cégep de Gaspé, j’ai réalisé qu’une vie de voyageur pis de collégien, c’t’ait pas mal la même affaire. Y’avait de l’alcool, de la drogue, de l’errance, du vide pis des gens. Des gens ensemble qui essayent fort de ben faire ça.