Mattia Scarpulla

La matérialité quotidienne de l’écriture

Les auteur.trice.s se racontent, racontent leurs processus de création, et sont raconté.e.s par les autres professionnel.le.s du secteur, à travers des représentations collectives mythiques, des récits empruntant leurs symboles et leurs valeurs à des histoires de réussite sociale. Les identités de l’artiste se nourrissent de quelques traces transformées de son passé, et du besoin de se projeter dans le désir d’un avenir où, au-delà du corps, les œuvres feront retentir pour toujours leur être d’auteur.trice.
Précisément dans l’instant où les écrivain.e.s entament une création, leur geste quotidien d’écrire des mots et des signes de ponctuation s’efface ; trop insignifiant et minimaliste, l’instant matériel de la rédaction tient un rôle secondaire. Le temps présent du geste d’écrire se déroule dans un contexte d’habitudes, s’entremêlant à d’autres activités, à des accidents, à des états de santé, en lien avec des rencontres, des conversations, et des échanges politiques avec l’industrie des arts.
À l’occasion ma résidence au Crachoir de Flaubert, je proposerai dix courtes réflexions par lesquelles je tenterai d’attraper et de retenir dix brefs instants de mon présent créateur, pour cerner ma personne qui écrit dans sa matérialité quotidienne.

Trace 3

Par |2022-02-07T12:47:58-05:003 février, 2022|Essai, Mattia Scarpulla|

Lorsque Geneviève et Marie-Ève retrouvent l’usage du langage elles me demandent, énervées : C’est quoi ton problème ?

En marchant vers leur rendez-vous, les deux amies étaient contentes de se […]

Trace 2

Par |2022-02-07T12:42:42-05:0027 janvier, 2022|Essai, Mattia Scarpulla|

 

Deux pintes de bière rouge sont arrivées à leur table au pub Griendel. Elles trinquent, boivent une gorgée, allument une cigarette et boivent encore. Marie-Ève ouvre la bouche, un souffle commence […]

Trace 1

Par |2022-01-04T11:42:49-05:004 novembre, 2021|Essai, Mattia Scarpulla|

L’écriture, expérience liquide, m’échappe quand je la retiens. Les mots-eaux dans lesquels je navigue sont de ciment, sentent le carburant, montent à la verticale, grimpent sur la surface des édifices, deviennent […]