Le cabinet des idées reçues, organisé par l’équipe du Crachoir dans le cadre de la Nuit de la création 2012, au Musée national des Beaux-Arts du Québec, est un projet hybride, situé entre la lecture publique et le «marathon» d’écriture. Il s’agissait à la fois d’un atelier de création, ancré dans l’ici-maintenant, et d’un véritable événement littéraire, une lecture des textes qui ont été écrits in situ. L’atelier a pris place dans la rotonde du rez-de-chaussée du Musée le 30 mars 2012.
Le cabinet des idées reçues a été animé par les participants, mais aussi par le public. C’est-à-dire que, l’écriture étant une activité habituellement solitaire et personnelle, nous avons choisi de ne pas seulement l’exposer — comme dans un musée —, mais aussi de faire participer le public, d’où l’appellation « cabinet », qui fait référence autant à un lieu d’exercice professionnel qu’à une pièce servant de lieu d’exposition. Les gens ont donc pu observer les participants-auteurs travaillant à leurs textes, en temps réel.
Sur place, le public a imposé des contraintes d’écriture aux participants. Les « idées reçues » ont été de différents types : style, personnage, événement, citation, etc. Chaque demi-heure, les animateurs ont distribué les « idées reçues » aux écrivains et artistes.
Il y a eu par la suite des lectures publiques. Les participants ont eu l’occasion de lire les textes qu’ils ont écrits au cours de l’événement devant le public de la Nuit de la création. L’événement a ainsi été en constant renouvellement : les idées reçues étaient changeantes, ainsi que les écrivains « en résidence » dans le cabinet.
Le Crachoir propose ici une sélection de textes ayant été écrits lors de l’événement.
Le texte de David Bélanger, « La possibilité de Julia », joue avec le motif de la grève étudiante et présente un personnage un peu improbable, dont la possibilité est narrée par une voix forte, ironique et décapante. «Lourdeurs, gloire et beauté» de Catherine Rochette mélange habilement la prose et le vers et propose une série de petits tableaux qui s’attardent chacun à une expérience. Dans « Nocturne », Ariane Hivert suggère un univers près de la science-fiction qui s’articule autour de cavernes d’acier, contrainte suggérée par les visiteurs du cabinet. Sylvianne Blanchette, avec son « Sommeil roulant », réfléchit à l’existence à travers trois petits textes mettant en scène Jean Charest et une athlète de roller-derby, entre autres choses. Les poèmes en prose de Valérie Forgues, présentés sous le titre « L’asphyxie, la résonnance », s’inspirent à la fois de Michel Houellebecq et de la douleur de vivre. Aimée Lévesque, dans « La grande cage », manie le langage à la manière d’une slammeuse et propose des poèmes à la fois drôles, inquiétants et très rythmiques. Finalement, Vincent C. Lambert, dans une « Suite improvisée », rend hommage à de grands poètes québécois en leur offrant des textes écrits « à la manière de… ».
Directeurs du dossier :
Cassie BÉRARD
Pierre-Luc LANDRY