La terre promise
J’attends depuis des années d’avoir enfin dix-huit ans pour prendre la route, sans destination précise. Juste pour sortir d’ici. J’en ai marre d’entendre mes parents me parler de leur Dieu austère […]
J’attends depuis des années d’avoir enfin dix-huit ans pour prendre la route, sans destination précise. Juste pour sortir d’ici. J’en ai marre d’entendre mes parents me parler de leur Dieu austère […]
Dans La peste, Camus montre comment l’épidémie a le pouvoir de nous faire désapprendre nos évidences. Cette nuit, même le site qui diffuse ma télésérie préférée bogue et je me sens seule au monde, comme des millions de confinés. Tu me manques.
Ce matin, nous partons en expédition pour gravir le Mont Sainte-Anne, situé derrière l’église de Percé. J’aime sentir mon cœur débattre durant l’ascension, l’épuisement, la lutte contre moi-même, l’ivresse des hauteurs, le manque d’oxygène, l’extase au cerveau.
Chez Bobin, l’écriture semble avoir pour fonction de garder présents en soi ceux que nous avons aimés et perdus. Cette volonté pourrait révéler l’échec du travail de deuil au sens freudien, d’autant plus que le sentiment de l’absence demeure toujours aussi vif vingt ans plus tard. Néanmoins, le poète semble échapper au deuil pathologique : à travers son langage oxymorique, il transforme le manque en étonnement, l’absence en présence, la mélancolie en joie.