Il s’agit d’examiner quel rôle peuvent jouer les objets narratifs en mouvement dans le processus créatif. Assurément, les mobiles ne sont pas que des thèmes. Les récits embarqués déploient des paysages, champêtres ou urbains, dont les éléments – forêts, maisons, usines, commerces, rivières, etc. – paraissent former des ensembles thématiques. Les mobiles peuvent aussi par moments faire partie du paysage – on verra ainsi d’autres camionnettes, ou la camionnette même où l’on montera bientôt, ou encore celle dont on vient de descendre –, mais ils ressortissent habituellement davantage à sa composition qu’à l’univers de ses composantes. C’est là, à mon sens, tout l’intérêt du mobile : il s’agit d’un objet narratif non seulement structuré, mais aussi structurant. Plus encore : le mobile, lorsque la narration y est montée, tend à s’effacer.