Volée
un cormoran traverse la fenêtre dessinée à la peinture à l’eau
un cormoran traverse la fenêtre dessinée à la peinture à l’eau
je cherche des voyelles sous ta jupe un embryon de mot sur ton ventre
traces d’héroïne sur notre peinture à l’aiguille
tes coups de pattes escaladent mes flancs / entre jazz et New York / entre filles et fontaines / nos langues défoncent l’aube
te caller de la toundra aux Appalaches / gueule ouverte je te nomme entre mes crocs / ça sent le muskeg
ne pas trouver la parole humaine/et pourtant/s’élever malgré/la gravitation innée de l’abysse
une étoile timide regarde ces fissures formant une toile une longue étreinte inattendue
nous appartenons au monde des naissances pliées sur nos genoux et nous rêvons à des âmes trop neuves pour exister
Avant toute chose, j’aimerais apporter quelques considérations générales sur la thèse en recherche-création, celle-ci s’imbriquant naturellement au thème du colloque. Au fil des ans, cette thèse a pris sa place grâce à la ténacité de ceux qui ont cru à la valeur scientifique d’une pratique dont les multiples avenues révèlent un caractère bien singulier. Les professeurs-chercheurs impliqués dans ce programme universitaire relativement jeune ont balisé un terrain à l’intérieur duquel une question parvient tout de même à resurgir maintes fois : de quelles natures doivent être les liens entre la création et l’essai? Langages conceptuels et langages métaphoriques s’entrecroisent mais encore faut-il que cette cohabitation devienne opérationnelle. Voilà un enjeu fondamental. Et, dans l’essai, comment intellectualiser le travail de création qui est, en soi, un ouvrage intellectuel? Il n’y a pas de réponse simple et unique.