Les impossibilités du portrait littéraire
Même en constatant que le portrait était un haut lieu d’impossibilité, je ne voulais pas renoncer à en faire : c’est précisément la question de la beauté qui fait le cœur de mon projet. J’y explore la relation ambiguë et presque amoureuse de deux amies, qui grandissent ensemble et se définissent l’une par rapport à l’autre. Laure (celle-là même qui n’est jamais embrassée) est très belle [...], ce qui ne l’empêche pas d’admirer son amie et de se reconnaître en elle. Mon éditeur a compris l’importance de la question, annonçant d’emblée en quatrième de couverture : « Laure est belle, Florence ne l’est pas. Pourtant, elles vivent et s’aiment comme des âmes sœurs, peut-être un peu plus. »