Les journées tristes
Lorsque j’ai croisé le regard de l’homme, j’ai tout de suite compris qu’il n’était pas originaire du pays. Il avait passé une bonne partie du voyage à regarder la forêt défiler par la fenêtre et à rédiger une lettre à l’encre bleue. Je faisais semblant de somnoler sur ma couchette. De loin, son écriture s’apparentait à celle d’un enfant. Je n’arrivais pas à distinguer les mots. J’ai vite compris qu’il écrivait dans une langue qui m’était inconnue.