Si, dans l'avant-propos, l'écrivaine affirme qu'elle « tourne autour de ce monde en décrivant des spirales » (AE : 15), on peut reprendre la même figure en ce qui concerne cet ouvrage qui encercle l'acte créatif pour tenter de le saisir sous des angles inédits et des lumières rares. Le portrait qui en émane est un peu baroque, un « territoire halluciné » (AE : 64). Elle y revendique le pari « non-narratif » (AE : 58). J’ai pensé à Roland Barthes qui, à la sortie du Mobile de Michel Butor, écrivait : «… toute Littérature, même si elle est impressive ou intellectuelle (il faut bien tolérer quelques parents pauvres au roman), doit être un récit, une fluence de paroles au service d'un événement ou d'une idée qui “va son chemin” vers son dénouement ou sa conclusion: ne pas “réciter” son objet, c'est pour le Livre, se suicider. » (1964 [1962] : 183)