[information]Ce texte a été rédigé dans le cadre du cours de création littéraire donné à l’Université d’Ottawa par Michel A. Thérien à l’automne 2014.[/information]
[heading style= »subheader »]Vagues[/heading]
Échoué
Sur la berge
Au pied de la tempête
Le granite sableux
Se mélange
Au vent salé de la mer
On ne voit de l’horizon
Que ses vagues moutonnées
Éclairées par un gris-ciel
Un souffle dominant
Arrache à l’orage
Un gémissement
L’océan se lève
Et ses vagues déchirent
Des souvenirs ensoleillés
Chassant brusquement
La plage
[heading style= »subheader »]Octobre [/heading]
Un parfum de jaune
Illumine le sol humide
Envahit l’espace
D’un goût glacé
Le matin refroidit
Nos salons de laine
Le vent s’essouffle
À nos fenêtres
Chaude nostalgie
Effacée par l’aube
Et ces rayons de givre
[heading style= »subheader »]Saison morte[/heading]
la poussière silencieuse
du temps cendré
recouvre la surface
de souvenirs déjà jaunis
le bleu du ciel semble loin
dans les débris de ta rage
le vert éclate
sous la force
de ta main froide
dont les doigts
noircis par la peur
s’arrachent ta peau
la flamme qui s’élève
meurt de froid,
mais grandit contre l’odeur
de tes bras qui rougissent
tes joues pommées
ta chair gelée
ton sang sucré,
je te veux
contre mes lèvres
le poème qui glisse
le long de tes cuisses
dégage un parfum
de haine ambitieuse
qui souhaite seulement
se changer en jouissance
[heading style= »subheader »]Hier[/heading]
L’hégémonie de mon corps
Cherche tes lèvres
Dominé par un regard ivre
Entre les griffes de la folie
Le coeur tremble
La peur gémit
Je suis ensevelie
De nos désirs
[heading style= »subheader »]Sablier[/heading]
Effluves embrumés
Rassurent le grand désert
Le ciel se lamente,
Irrigue les dunes
Le sable s’écoule
…
Laissez-moi pleurer
Couler cette angoisse
Je suis un imposteur
[heading style= »subheader »]Inertie[/heading]
Faible lueur
Sur ces mots de rien
La flamme jaunie
La noirceur
Rien à faire
La blancheur aveugle
[heading style= »subheader »]Le prisonnier[/heading]
Tu te meurs
enchaîné au sol
pourtant tu existes
et le désir éclaire
ton unique chaîne
Toi, tu ne regardes
que l’odeur humide
des murs se refermer
sur ton corps épuisé
Tu attends un miracle
que tu ne désires plus
résigné à être
ton propre prisonnier
Pourtant, la rouille gruge
les barreaux de ta peur
ton éternelle prison
à laquelle ta tête
te condamne à vie
[heading style= »subheader »]Pilleurs[/heading]
misérable,
mangeur de poussière
tu te dessines
à même les échecs
comme les pilleurs d’épaves
les débris de tempêtes
te servent de murs
tu te construis
à même la détresse
[heading style= »subheader »]Asphyxie[/heading]
L’impossible ronge le ventre
Le vide, que du vide
Pesanteur étouffante
Vouloir planer
Sur des ailleurs
Alors que l’encre se puise
À même des reliques
Aveuglé par le manque d’air
Il faudrait repartir,
S’enfuir
Mais l’on s’ancre
À la mémoire
Qui ne s’oublie guère