Texte écrit le jour de la commémoration des 25 ans du féminicide de Polytechnique
je suis une jeunes femmes
qui tient le bouton dans sa mains,
brandit les Épines
en un cercle vautour de notre têtes
hyperblessure
des objets garrochés la nuit d’une montagne ((Ce passage est librement inspiré de la chanson Hyperballad, de Björk :
« from the top of the mountain/ every morning i walk towards the edge/ and throw little things off ».))
je suis à l’envers
de mes semblables recto
une impression lourde
plaquée côté beurre
je suis un bâtiment de science
d’âmes en perte de vue
un arc bandé autour d’un gingko
séculaire
mille mains posées sur un rond de four
je suis dix-sept guerrières au visages teints
je porte des flèches à messages
aux cœurs narquois
je suis parfois polies
peu importe si je suis jolies
je suis l’école des femmes
et hommes savants
je réinvente l’ordre du vent aux feuilles
l’art de la détresse aux cheveux
et les formules détachées
j’enfourche petits chevals et grandes juments
pour monter au plafond de vair
les jambes écartées l’instant
de sauter trois marches
de brûler des étalons et de
mettre le feu
aux lèvres
je suis des pantalons des bretelles des favoris
des pétages de coches au-dessus
des mots
je ne suis pas abattues encore
j’ai une petite bouche et une grandes gueules
sur vibreur
je mords la main qui me donne
à singer
le temps d’une paix plaquée fort
au sol je me retrouve quatorzuplée
je suis une jeunes femmes en séries
en un temps retors
mais à l’heure des pieds mouvants
au son des just cause
je suis 350 000 dollars déversées
et autant de casseroles au beurre noir
sur moi le rythme des balles qui restaient
et de mon noms circonscrits