Ce texte a été écrit sous contraintes dans le cadre de la Tentative d’épuisement d’une œuvre de Riopelle tenue au Musée National des beaux-arts du Québec le 5 avril 2013, pendant la Nuit de la création.
ce soir la faune est rouge et les clous saignent dans les murs ça circule et ça jacasse à qui-mieux-mieux dans les fougères et les carcasses il y a des os dans les hélices à broyer les pigeons il restera toujours quelque chose à dire quand la main se refermera quand les curieux en auront soupé de la nuit il restera toujours quelque chose de l’envol du cercle des migrations recommencées sans cesse pour quelques bêtes atteintes pour un peu de sang dans les grillages il y aura toujours des morts et du soleil plein à ras bord des vitres on est tout petits dans ses fers à rouiller comme de coutume les têtes tombent et la roue poursuit sa course d’astre noyé à travers les âges
bien sûr ce n’est pas si simple de boire à petits coups les trous noirs l’encre fait son chemin dans les corps qui plongent hors de leurs contours toutes ailes déployées il y a tant de carrefours où la couleur vient mourir à notre rencontre