On dit souvent que les grandes villes sont inhumaines, carcans de béton où la vie s’immisce peu. Moi, j’ai tendance à penser le contraire. Je crois qu’on s’imagine à tort que les métropoles, où vivent quantité de célibataires à la recherche d’on-ne-sait-quoi, de travailleurs acharnés et d’individus souvent qualifiés d’égoïstes, sont sans âme. Je vis dans le très centre-ville de Montréal. Je côtoie des gens de tout acabit, de toutes les races et je m’y sens vivante…
Entre les hauts murs érigés pour encabaner le plus de monde possible, je suis partie à la découverte de ces rues où, souvent, le commerce fait loi. Peut-être que l’objectif de mon appareil-photo me révèlerait une ville, ma ville, sous une lumière qui me la resituerait. Avare de vérité, j’assimilais le Beau comme le Laid.
Le froid engourdissait mes doigts qui devaient pourtant appuyer sur le déclencheur, en ce dimanche de février. Alors en grève générale illimitée depuis environ deux semaines, je ne savais pas, à ce moment, que le « Printemps érable » ferait bientôt frémir ces lieux encore envahis par la neige. Le blanc laiteux et souvent crasse allait laisser place au Rouge-colère-et-courage.
Oui, l’hiver peut également être contrasté, nuancé, car il appelle immanquablement la chaleur. Le ciel bleu demeure pour nous faire penser d’espérer.