Contre le mouvement de la ruine
l’épuisement du jour
quand l’une après l’autre
pauvres de plans
nous aurons dilapidé nos promesses
oui oui on va perdre
on gagne lettre après lettre
rupture après rupture
ta tourmente teinte jusqu’au dehors
c’est nos nerfs
à deux pas de guérir
autant la gangrène
nous partageons le même parfum
nous ne nous contentons pas
de l’ennui
des rancœurs
de nos impuissances
des possibilités de détour
de manquer de réponses
de dire
quand il faut choisir entre dire ou faire
t’as une colonne
droite comme l’euphorie
à force de prières d’insérer
aux cinq coins du labyrinthe
il faut bien l’avoir quelque part
sur le revers de cette disparition
nous arme nous maudit
tu chantes brisons comme le vent
quand sur ta nuque t’apprends à répondre
à craquer
tout ce qui écrase à produire
les murs l’étang
la promesse d’une sortie
tu sais où sont tes larmes
perdues pour de bon
désormais la peine
autant rire
l’ombre d’une ampoule
un jour glacial et aveuglé
comme lendemain les mots
il y a tellement de matière molle
tellement de yeux désastres
ta main coupe le temps à ton oreille
les fantômes
quand l’amer reviendra
à la place des chaleurs
à la place des banquets
à la place des pointes
garde-le pour nous
tu connais comme les autres
la joie de l’échec et du pain bleu
tout ce qu’il faut
pour emprunter à ta manière
ce sourire qui nous fait détester les adultes