je cherche des voyelles sous ta jupe
un embryon de mot sur ton ventre
une zone où tes gènes sont folles
nul autre
endroit ne me rend
aussi loin de la peur
des vents de poussière soulèvent nos corps
pas d’humains autour de nous
juste une chatte cherchant du lait
pivoter dans
l’air libre
tes tissus de soie
retombent sur nous
pas grand-chose
qu’une pensée
ça et là
une parole anodine
nos langues aériennes ne cherchent plus la terre
gémissements entendus
au loin
les foules bêtes
mais moi
j’ai Bach
et le son de ta peau quand tu dors
je trace des mots dans les plis de tes yeux
du papier froissé sur ta chair
nous lirons
Dorion
Blais
et Brossard
pour ne pas désespérer tout à fait
aboyer à l’ombre
de l’humanité
ton écho s’appuie sur mes épaules
je te couche
sur le bas-côté de la route
entre deux pierres
ton cœur est mou
mon pas est lent
des êtres nous tirent à bout portant
qu’importe nos plaies
la mue humaine se prépare