Ton orgasme
une ville par-delà le fleuve
qu’ils rêvent d’assiéger
pour venger leurs frères
morts avant eux
bombarder les ruelles
de ta moiteur
incandescente
repriser leurs plaies
à même tes yeux bandés
***
Tu rampes derrière
leurs éclats de voix
joues au soldat de plomb
prêt à dégainer
au moindre mouvement
comme pour te rappeler
tes douze ans
la pluie contourne
les os et les cartilages
ta matraque fossilisée
sous les décombres
d’une fête foraine
***
Une bâche de plastique
autour de ton enfance
c’est la seule façon
de donner aux occupants
une bonne raison
de capituler
le silence enjambe
ton linceul
ce n’est qu’une question de temps avant
que les fantômes rappliquent
comme on tombe d’une chaise
déjà renversée