appartement normal, quatre et demi :
je t’attends
lis le journal
j’apprends comment tuer du monde
je t’attends
ma main une carabine
collée contre mon palais
tu éclates
sans gilet pare-balles
seins nus
ici,
dans la cuisine
on fourre dans nos langues
on comprend pas encore
l’insuffisance
de nos poings
tu chignes,
mon cacatoès
je t’étouffe avec un oreiller
« ça évite de gosser
le voisinage »
je ligote tes mains
pour que ton cul
me prenne dans ses bras
j’essuie le bout de mon batte
avec un poème de Josée Yvon
pis je viens
une deuxième fois
rideau.