Sur le livre L’alcool des jours et des feuilles, Éditions du Noroît, 2006.
Inspirés de la technique du collage surréaliste, les poèmes de L’alcool des jours et des feuilles ont été bricolés avec les titres d’un quotidien. Le poète réalise ainsi pratiquement au pied de la lettre ce que dit Mallarmé à Degas à propos de la poésie : « Il convient de nous servir des mots de tout le monde, dans le sens que tout le monde croit comprendre. » La visée de ces collages impressionnistes n’est pas tant la création d’images étonnantes par l’association la plus libre possible des mots (technique chère aux surréalistes), mais plutôt, par touches de mots, de couleur et de lumière, la cristallisation d’une impression de quelque chose d’intime. La magie de la poésie réside peut-être là : dans la faveur accordée dans un cadre peu propice à l’épanouissement, dans la beauté qui naît du plus ordinaire et du quotidien, dans ces mots familiers revisités.