des trous traversent nos peaux
un vent s’écrase contre nos os
nos voix vagabondent
loin de nous
incapables de murmurer
les airs de Bach
nous sommes les refusées de la joie
d’un siècle implosant
sur son socle de béton
nos respirations
sont de glace
prisonnières de nos corps
des fleuves
fatigués
coulent
à pic
à nos pieds
nous sommes des inadaptées
d’une mer oxydée
au cœur d’un siècle sec
nos soupirs dévalent
une côte
qui n’en finit plus de tourner
en rond
mais nous savons que nos poumons
ont des ailes
nos thorax
sortiront bien un jour de leur cage
retrouvant nos brises
tu m’offriras ta bouche
pour continuer le voyage
loin des halètements de la terre
nous nous pendrons
au souffle des étoiles