il existe beaucoup de photos de nous à des shows et dans des bars où je buvais des cocktails colorés je souriais dans des événements où je savais que l’on serait vus ensemble où une photographe immortalisait chaque soir nos outfits nos bras enlacés le sucre granulé du sugar rim sur mes lèvres les baisers au goût de whisky au milieu de la crowd tout cela n’était qu’une mise en scène pour me convaincre d’un amour qui n’existait pas

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le déni contaminait tout quand je portais des tops sans manches que les gens me dévisageaient trop longtemps me pointaient du doigt sur le dancefloor l’alcool me gardait au chaud me confortait dans mes illusions je croyais que mes bras mes jambes n’avaient pas la minceur des malades mais des mannequins je croyais que mon sourire et le tien étaient sincères que le regard des autres n’était pas empreint de dégoût mais de jalousie

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je ne voyais rien ni les cheveux effilés ni les joues creuses elles sont pourtant visibles aujourd’hui à l’écran subconsciemment tout en moi tendait vers l’autodestruction sauter des repas étudier jusqu’à n’en pas dormir laisser tes doigts s’enfoncer dans ma peau boire du rhum blanc jusqu’à en vomir pour que les calories de l’alcool ne soient pas absorbées te demander de me trouver une drogue plus forte quelque chose qui arrive à m’engourdir

 


NOTE

La création de cette œuvre a été rendue possible grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec.