On sonne à la porte. Je suis dans ma chambre, à entasser mes bibelots dans des boîtes. Je suis en train de me créer une chambre épurée, minimaliste. Ma mère m’appelle du haut de l’escalier.
– Fanie, c’est pour toi!
Je sacre intérieurement. J’haïs quand mes amies arrivent à l’improviste. J’haïs être prise au dépourvu, sans avoir eu le temps d’allumer un soleil dans ma voix. Dealer avec des gens me demande une préparation mentale. Je fais de mon mieux pour me composer une face joyeuse en montant les marches.
Mon amie est là, à la table de cuisine, où elle a déjà pris la liberté de s’asseoir. Elle et son enthousiasme sincère me font un câlin que je n’ai pas demandé.
– Ta mère m’a dit que tu as commencé les consultations, j’suis fière de toi!
– Merci, t’es fine! Contente que tu sois passée me voir.
Elle sort un papier et un crayon de son sac à dos, les dépose devant moi.
– J’ai eu une idée tantôt. Tsé, dans vie, il nous faut des rêves pour s’accrocher. J’aimerais que t’écrives les tiens. Mettons quatre.
– Tu veux que j’écrives ça là, maintenant?
– Pourquoi pas?
Comme je ne sais pas dire non, je m’empare de sa feuille. Plus tôt ce sera fini, plus tôt elle sera partie.
#1 Repeindre et redécorer ma chambre
Je visualise des murs immaculés à perte de vue. Qu’est-ce qu’il y a ensuite? Pas si facile en fait. Mon esprit demeure blanc longtemps. Puis, je vois émerger une silhouette. Un livre. Le son d’une voix.
#2 Écrire ou téléphoner à Gab G.
#3 Terminer d’écrire mon livre
#4 Pouvoir dire les choses avec sincérité
Je lui tends enfin ma feuille, qu’elle décline.
– T’es pas obligée de me les montrer. Je voulais juste te voir les écrire.