Dans le cadre de la journée d’étude « Repenser la traductologie par la recherche-création », on a pu entendre les communications de Geneviève Robichaud, doctorante, et Elisabeth Tutschek, chercheure postdoctorale, à l’Université de Montréal. Elles abordent la traduction comme source d’inspiration thématique et structurelle dans l’œuvre de Gail Scott. Les deux intervenantes présentent leurs résultats sous une forme narrative empruntant aux codes littéraires.
Geneviève Robichaud s’intéresse à ce que la traduction, en tant que composante poétique de l’écriture, peut rendre visible. L’incorporation d’éléments de traduction dans le récit peut-elle ouvrir un espace où des significations supplémentaires peuvent émerger? Si oui, que pourrait-on y trouver? Pour répondre à ces questions, elle envisage la question du visible dans la langue et celle de la traduction en termes d’images et d’invisibilité. Elle choisit la méthode de la juxtaposition de récits multiples et simultanés, extraits des livres The Obituary de Gail Scott et Houses of Ravicka de Renee Gladman qui traitent tous deux de structures invisibles.
Elisabeth Tutschek s’intéresse à la notion de l’intraduisible dans des textes plurilingues anglo-québécois, notamment en lien avec les théories féministes, queer et trans, ainsi qu’aux concepts de différence et d’altérité, afin de développer une méthode non binaire de traduction. Elle s’intéresse principalement au rôle de Nathanaël comme autrice de Paper City et comme traductrice du livre Le sexe de l’art de Scott. Dans Paper City, Nathanaël tenterait selon elle de traduire sa propre personne dans l’altérité des langues. En revanche, sa traduction française de Scott révélerait plutôt une tentative d’importation, mais aussi de recréation hétérolingue encore plus poussée que dans le livre original anglais.