Quelles blessures ranges-tu
aux épaves de ta mémoire
tu réveilles de nouveaux froissements
sur ton lit tu bois des mirages
mais
tu habites
l’enfermement
encore
tu voudrais plutôt
des trésors enfouis sous tes ongles et toutes les figures de tous les exilés dans tous tes regards
les mers anonymes enlacées par l’automne
les autres quartiers leurs yeux grand ouverts comme ceux d’une bête morte
incendier le bâtiment des laideurs
construit au marbre du réel
révolter tes murs
laisser tes pas prendre en otage le firmament
mais tu t’égares toujours dans le labyrinthe de tes os
quelque part entre tes oreillers
les frissons explorateurs t’enlacent
ne t’allaitant
jamais
tu n’es qu’une cale remplie d’appareillages
de magnificence
brisés
ton plafond
ton tapis
ton miroir
qui se consacrent à tes spasmes
pourraient-ils être en neige Gabrielle
pourquoi mourir quand la vie brille
si près de ta fenêtre
quand brûle le couronnement du monde
les journées avides te poignardent
quels cimetières émiettés déversent leur chemin
à l’arche de ton nom
doucement
je façonne des conquêtes frémissantes
où vibre un large bateau d’envols pour
toi
mon amie
quand te constelleras-tu d’existence
tu verrais que les routes attendent tes ombres
dehors frémit sous l’horizon
Gabrielle chante ton éblouissement effacé
moi j’ai bercé les plus superbes voyages
et la Terre m’est belle comme un visage retrouvé
si ta chambre parlait
elle t’ordonnerait de laisser derrière toi le ruban mélancolique
qui noue le bouquet de tes journées