Lorsque j’ai commencé mes lectures théoriques, j’ai pu lire que Philippe Lejeune, dans le Journal intime, stipulait qu’il y a une différence notable entre un journal fictif et réel. Il subdivisait les types de journaux en trois catégories, soit le pastiche, qui « stigmatise en général l’insignifiance, l’égocentrisme, la platitude ou la prétention du diariste » (Lejeune, 2006 : 124) les romans en forme de journal « qui intègrent, mais à dose homéopathique certains traits caractéristiques du genre » (Idem.) et le journal réel qui « garde la fraîcheur et l’imprévisibilité de la vie » (Idem.). La définition du journal réel étant plutôt floue, j’avais cru bon de créer un journal fictif qui avait la prétention de vouloir être lu comme véridique. Ma directrice, Sarah Rocheville, avait émis préalablement une question qui est devenue au cœur de mes réflexions à propos de ma fiction : « Pourquoi écrire un journal fictif? » Je désirais, qu’après avoir lu ma création, que l’on puisse affirmer sans hésiter qu’il s’agissait du quotidien d’une personne bien vivante. J’essayai, dans la mesure du possible, de créer un autre « moi », une identité propre détachée de la mienne. L’idée m’était venue de l’une des entrées du journal de Plath dans laquelle elle mentionnait son désir se créer de « nouveaux moi » par l’écriture. En ce qui a trait au contenu, je m’étais inspiré de mon quotidien en changeant le cours de certains événements, mais j’en avais détourné le sens pour lui donner une vie autre.
Lors de l’évaluation du projet, le jury avait remis en question la sincérité et la véracité de l’expérience de ma création, puisque la première partie de mon mémoire est consacrée à l’étude de journaux « véridiques ». Les passages qui furent appréciés provenaient directement de mon « biographique », les plus critiqués étaient inventés de toutes pièces. Dans ces derniers, il y avait toujours quelque chose de faux, que ce soit une surenchère d’émotion, une certaine linéarité et j’en passe. J’avais cru bon de suivre le conseil de Lejeune lorsqu’il affirmait que le diariste n’avait qu’un style et s’y tenait mordicus (Ibid. : 120). Mes entrées sur le plan formel s’inspiraient de celles de Kafka et de Plath. J’avais observé attentivement de quelle manière Kafka structurait généralement les siennes, et les passages descriptifs empreints de détails et de réalisme de Plath jusqu’à en développer mon propre style. Le problème lié à la véracité ne semblait pas se situer sur le plan formel, mon journal fictif possédait toutes les caractéristiques du journal intime : une date dont l’utilisation était crédible, des référents clairs pour parler du quotidien récent, des entrées parfois fragmentaires, selon le quotidien vécu, etc. Ce qui causait le bris de véracité provenait du contenu même, on y voyait une pseudo remise en question de soi, mais l’urgence « d’être » manquait de sincérité. Je tentai à de maintes reprises de remédier à ce problème, mais je n’y parvins pas. Je me suis donc questionné sur le fait même de tenir un journal, qui, selon Lejeune, « permet de compenser la rupture de communication, de reconstruire le moi menacé de mort » (Ibid. : 187) de l’écrivain malade. Chez les auteurs que j’étudiais dans le cadre de mon mémoire, il s’agissait de la mort de « soi » à venir, tandis que mon journal n’était que l’observation « fictive » de la mort d’autrui. Leurs journaux illustraient l’angoisse d’être avant de mourir, tandis que le mien montrait le deuil, le vide causé par la mort d’un être cher. Il y manquait aussi la véracité subjective de l’expérience; simuler le deuil n’est pas comparable au fait même de le vivre. Je me suis donc questionné sur leur apport quant à la mort et sur le fait même de mourir.
Essentiellement, la mort est incommunicabilité. Il est impossible d’entretenir avec elle un dialogue, le seul rapprochement possible se fait par l’entremise de la mort des autres, mais on ne peut que l’appréhender et c’est ce que Plath et Kafka faisaient. Chaque seconde qui passe les en rapprochait, mais elle leur demeurait tout aussi étrangère. J’avais donc inscrit mon journal dans un rapport différent; je ne pouvais « reconstruire » un « moi » en proie avec des tourments existentiels face à une mort à venir qui ne viendrait jamais. Le journal permet par l’entremise du quotidien de consigner les jours qui passent dans ce qui semble être notre vérité subjective et cela en serait l’un de ses fondements. Selon Lejeune, « [t]ous les journaux évoquent d’ailleurs, d’une manière assez codifiée, la question de vérité, jurant leurs grands dieux que tout ce qu’ils disent est vrai, vrai de vrai » (Ibid. : 62). Le journal doit donc faire preuve de véracité, mais aussi de sincérité. À quoi bon mentir sur les jours qui passent et consigner ce mensonge, et se donner tant de mal à le faire paraître comme réel si à la fin on ne peut y trouver la moindre vérité? Le rôle de la vérité possède un rôle ontologique pour Heidegger, car « la certitude [de la mort] se fonde sur la vérité ou lui appartient cooriginalement » (2012 [1938] : 311). Journal et mort sont, tous deux, indissociables. D’une part, le journal prétend être l’illustration même de la vérité par l’intermédiaire de la quotidienneté et par la transcription des jours qui passent, il se veut être la représentation d’une véritable vie. De l’autre, le diariste voit tout faux lorsqu’il prétend écrire l’ensemble de son quotidien. Il en sélectionne les événements et ne transcrit que l’essentiel de ce qui l’a marqué. Il ne note pas chaque instant et chaque pensée. Il les soumet à son propre examen avant de les écrire. C’est de cette manière que prend forme la dialectique entre deux voix, entre le « moi objet » et le « moi sujet », comme le mentionne Georges Gusdorf dans Les écritures du moi. Le journal serait le résultat de l’interaction entre ces « moi », le « discours écrit […] permettr[ait] au rédacteur de rétablir [s]a vision du monde et de soi-même avec son équilibre ontologique » (Gusdorf, 1991 [2011] : 393). L’identité narrative de mon journal n’était pas soumise à ces oppositions internes, l’urgence d’être ne pouvait qu’être simulée, ce qui ne pouvait donner lieu au conflit entre ces « moi ». La réécriture graduelle de mon journal pouvait s’en approcher, mais mes préoccupations étaient essentiellement stylistiques plutôt qu’ontologiques. La première écriture de mes entrées était emplie d’affect, d’une certaine immédiateté, tandis que la seconde essayait de parvenir à en renforcer la crédibilité. Le souci de la cohérence de soi prenait forme par le perfectionnement du style, car j’essayais de convaincre le lecteur que ce qu’il lisait était véridique plutôt que d’en faire ressortir l’essence même.
En ce qui concerne la quotidienneté, j’aimerais aussi ajouter qu’elle n’est que l’expression certaine du temps qui s’écoule entre la naissance et la mort, car on ne peut comprendre ce qu’est avec certitude sa propre mort. Pour Heidegger, le quotidien permet « d’édulcorer le trépas en le dissimulant encore davantage et d’atténuer ce qu’a d’accablant l’être-jeté dans la mort » (2012 [1938] : 310). Dans cette perspective, par la transcription du quotidien, « l’être » devrait trouver un réconfort dans la rédaction du journal, l’écriture des événements du quotidien permettrait d’en diminuer l’intensité. Ce n’est pourtant pas le cas pour Kafka et Plath : leurs journaux montrent une angoisse de vivre, un sentiment de dépossession généralisé par rapport à l’écriture du journal. Plutôt que d’offrir une « reconstruction de soi, » le diariste, selon Maurice Blanchot, « écrit [dans le journal] pour sauver les jours, mais confie son salut à l’écriture qui altère le jour » (2012 [1959] : 256). Si l’écriture altère le jour, elle ne permet pas de le consigner, mais plutôt de partager la perception qu’en a le diariste. Si j’écris mon quotidien, je tente de définir ce que j’ai vécu de manière sélective. Le quotidien que je transcrirai ne sera jamais le même que j’ai vécu, mais il sera tout de même considéré comme garant d’une sincérité et d’une vérité, car en écrivant mon journal, je m’en porte garant. Mentir ne serait qu’une preuve de mauvaise foi, d’un refus de se plier à l’introspection.
J’ai alors compris que mon projet initial ne pourrait jamais atteindre la crédibilité d’un journal véridique. J’ai donc recommencé mon projet de création et j’ai tenté à nouveau d’écrire un journal. Toutefois, j’ai dû recourir à l’autobiographie pour créer une trame narrative assez longue qui me permettrait de simuler une rédaction sur plusieurs années. L’analyse de mon vécu récent m’a fait porter, sur moi-même, le regard « froid et distant » dont je parlais précédemment. Toutefois, mon journal fictif s’avérait beaucoup moins tortueux que celui de Kafka et de Plath, et j’ai essayé d’en déterminer les causes. Selon Kafka, « l’introspection […] ne laisse parvenir au repos aucune idée, poursuit chaque idée et la fait remonter à la surface pour être chassée à son tour par une nouvelle phase de l’introspection » (2012 [1954] : 529). Il semble souligner que la tentative de répondre à des questions ontologiques par l’introspection ne ferait qu’en engendrer une nouvelle phase, le processus prendrait rapidement une forme sans fin. Claude David, dans son autobiographie intitulée Franz Kafka, mentionne que le Journal, plutôt que permettre à Kafka de mieux se comprendre, ne l’inviterait qu’à se déchirer (1989 : 109). Mais pourquoi tenir un journal intime si celui-ci est une invitation à l’autodestruction?
Selon Blanchot, « l’écrivain a une sorte de honte préalable. Il faut qu’il ait mauvaise conscience, qu’il se sente en faute devant toute autre démarche. » (2012 [1959] : 47) La mauvaise conscience se manifeste rapidement chez Plath; le journal peut prendre la forme d’un tribunal du soi : « J’ai peur de me regarder en face. C’est ce que j’essaie de faire ce soir. Mon souhait le plus profond serait de trouver quelqu’un qui ait une science supérieure, à qui je puisse faire confiance pour me juger et me dire la vérité. » (Plath, 2010 [1999] : 49) C’est ce désir qui rejoint la pensée de Kierkegaard; il justifie l’existence même de l’angoisse par la présence d’une faute ou d’un péché individuel ou collectif. Dans ma première version du Journal, le « moi » fictif ressentait à la limite une certaine culpabilité, mais elle n’était presque jamais récurrente; je laissai l’événement traumatique en tant que souvenir évanescent et la mémoire fictive suivit son cours. Ce procédé ne fit qu’accentuer la linéarité et le sentiment que l’on lisait une fiction. Kierkegaard explique que, dès que la faute ou le péché sont chassés, l’angoisse l’est simultanément. C’est ce qui est particulier chez Kafka et Plath, puisque, tous deux, en demeurent les victimes. Pour Kafka, il s’agit d’une sensation de boue qui le recouvre et qui ne part jamais, causée par ce qu’il appelle le fantôme du judaïsme. Pour Plath, c’est l’idée de plaire à l’autre qui est le regard ultime sur soi-même : « Si vous ne m’aimez pas, aimez ce que j’écris et aimez-moi pour ce que j’écris. Et puis il y a beaucoup plus : c’est un moyen d’imposer sans cesse un ordre nouveau à l’expérience. » (2010 [1999] : 370) La deuxième version de mon journal ne pouvait recréer cette force, je n’ai pas un mal de vivre comparable. Malgré tout, j’ai ressenti de la culpabilité et l’expérience n’a fait qu’exacerber de vieilles plaies. Mon regard d’autobiographe me tenait partiellement à distance de l’angoisse qu’elles suscitaient. L’immédiateté du journal y joue un rôle prépondérant, pour le diariste, la faute ou la culpabilité y est toujours vive, car l’événement y est écrit dès qu’il est vécu.
S’inspirant de la pensée de Kierkegaard, Heidegger ajoutera que l’individualité s’exprime par « l’angoisse devant la mort [qui] est angoisse “devant” le pouvoir être le plus propre, sans relation et indépassable » (2012 [1938] : 305). Étant impossible d’amorcer un dialogue avec la mort, elle est la source même de l’incommunicabilité, d’où son aspect indépassable. Si angoisse il y a, le pouvoir être prend une force démesurée. C’est le cas pour Kafka, peu de temps après avoir appris qu’il souffre de tuberculose, et que sa propre mort est à venir. Il note alors dans son journal : « Tu as, si tant est que cette possibilité existe, la possibilité de faire un commencement. » (Kafka, 2012 [1954] : 495) Après, pour se consacrer à ses écrits, il renonce, une seconde fois, à ses fiançailles avec Felice. Le pronostic plutôt que d’être restrictif, de le confiner avec ce qu’il appelle souvent ses « maigres moyens », lui insuffle les forces nécessaires pour se consacrer à la littérature. Selon Blanchot, « tout lieu absolument sans issue devient infini » (2012 [1959] : 131), il explique la détermination qui pousse Kafka vers la littérature par un sentiment de liberté que procurerait la mort à venir : « Que je ne sois rien, cela dit certes que “je me retiens à l’intérieur du néant”, cela est sombre et angoissant, mais cela dit aussi cette merveille que le néant est mon pouvoir, que je puis ne pas être : de là vient la liberté, maîtrise et avenir pour l’homme. » (Ibid. : 339)
Toutefois, il faudrait nuancer les propos de Blanchot. Certes, la liberté, qui est propre à l’angoisse, permettrait la venue de cette force, de cette idée de « maîtrise et d’avenir pour l’homme », toutefois l’angoisse est une force qui est à la fois positive et négative. Elle propulserait l’auteur hors de sa mort, sans issue, et le situe dans son désir d’être et de vivre, mais l’en retiendrait aussi prisonnier par la notion de faute. S’il veut mourir en paix, la culpabilité et la faute doivent prendre fin. Sinon, l’angoisse sera continuelle. Le passage suivant, tiré du Journal de Kafka, datant du 16 janvier 1922, en fait état et précise son rapport quant à l’introspection :
Tout me paraissait perdu et aujourd’hui encore, je n’ai pas l’impression que les choses aient sensiblement changé. On peut concevoir cet état de deux manières […]. Premièrement : effondrement, impossibilité de dormir, impossibilité de veiller, impossibilité de supporter la vie ou plus exactement le cours de la vie. Les pendules ne sont pas d’accord, la pendule intérieure se livre à une poursuite diabolique ou démoniaque, inhumaine en tout cas, la pendule extérieure va au rythme hésitant de sa démarche ordinaire. (2012 [1954] : 529)
L’introspection n’apporte aucun apaisement à Kafka. Chaque recherche de soi le pousse à se redécouvrir et à se redéfinir constamment. Ce qui est évocateur dans ce passage, c’est qu’il y a deux mouvements : la vie extérieure, quotidienne semble conserver son mouvement habituel et est nullement sous l’emprise de la vie intérieure. Les bouleversements radicaux, la soif d’être n’est révélatrice que de son besoin urgent de se définir avant sa mort. L’angoisse est à la fois positive et négative, elle pousse le diariste qui la subit à se déchirer ou à ressentir l’euphorie, comme le mentionne Plath : « J’ai le choix entre deux attitudes : bonheur dans l’action constante, ou passivité et tristesse dans l’introspection. Ou alors je peux devenir folle en ricochant de l’une à l’autre. » (2010 [1999] : 39)
Il faut noter aussi que les deux auteurs ont délaissé graduellement leurs journaux à l’approche de la mort. Kafka en a cessé l’écriture environ un an avant de mourir. Les dernières entrées disponibles du journal de Plath ne montrent que des passages descriptifs du quotidien ((Il est à noter que Ted Hughes a détruit et a « égaré » certaines parties du dernier cahier des journaux intime de Plath. (Godi, 2007 : 348) )). À la fin, le lègue littéraire a primé sur la tenue du journal. La mort était inévitable et il fallait se préparer à sa venue. Selon Vladimir Jankélévitch, « [l]orsqu’on survole son devenir en même temps que l’on est dedans, alors la collision engendre l’angoisse de la mort. Cette angoisse naît de la collision entre le devenir qui pourrait être éternel pour celui qui le vit, mais qui cesse de l’être quand il le regarde du dehors […] surtout quand il a la sottise de commencer à écrire ses mémoires […]. Alors là, il est perdu. » (2012 [1994] : 24)
Ma création pourrait en effet illustrer cette « angoisse de la mort », par le regard autoréflexif que je porte sur moi-même en l’écrivant, tant priment la sincérité et la véracité lors de l’introspection. Le journal s’inscrit dans la durée, le temps (déjà par ses entrées journalières qui soulignent les jours qui passent, mais aussi les observations du quotidien), sa forme va dans le mouvement même de la vie. Malgré le fait qu’il immortalise la perception personnelle du quotidien par le fait même de l’écrire, il est à la fois dialogue avec soi et simulacre d’une sociabilité par le dialogue entrepris avec soi. Peut-il permettre de se rapprocher de la mort? On pourrait croire que oui, par l’angoisse suscitée par l’introspection, mais la mort est l’incommunicabilité même. Le journal par l’angoisse et la quotidienneté nie la mort; le diariste la relègue à plus tard, jusqu’à ce que l’inévitable se produise. Qu’on y note qu’on souhaite mourir avec ferveur, cela ne précipitera pas son arrivée. La mort est le silence même, et dans le silence, on ne peut qu’entendre l’écho de sa propre voix.
[heading style= »subheader »]Bibliographie[/heading]
BLANCHOT, Maurice, Le livre à venir, Paris, Gallimard, Coll. « Folio/essais », 2012 [1959].
BLANCHOT, Maurice, L’espace littéraire, Paris, Gallimard, Coll. « Folio/essais », 2012 [1955].
DAVID, Claude, Franz Kafka, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1989.
GODI, Patricia, Sylvia Plath : mourir pour vivre, Bruxelles, Éditions Aden, Coll. « des poètes disparus », 2007.
GUSDORF, Georges, Les écritures du moi : lignes de vie 1, Paris, Éditions Odile Jacob, 2011 [1991].
HEIDEGGER, Martin, Être et temps, « Bibliothèque de philosophie », traduction de François Vezin, Paris, Gallimard, 2012 [1938].
JANKÉLÉVITCH, Vladimir, Penser la mort ?, Paris, Éditions Liana Levi, Coll. « Piccolo », 2012 [1994].
KAFKA, Franz, Journal, Paris, Éditions Bernard Grasset, Coll. « Le livre de poche », 2012 [1954].
LEJEUNE, Philippe et Catherine BOGAERT [dir.], Le journal intime : histoire et anthologie, Paris, Éditions Textuel, 2006.
PLATH, Sylvia, Journaux 1950-1962, traduction de Christine Savinel, Paris, Éditions Gallimard, Coll. « Du monde entier », Nouvelle Revue Française, 2010 [1999].