j’ai le cœur qui tire
dans tout ce qui bouge
ma gorge est cassée
à la hauteur des mots
j’ai l’acouphène hurlant
les tripes muettes
le cœur en taïga
je m’arrache le ventre
je m’entête de mon propre souffle
j’ai le
thorax en béance
j’ai la
croûte du cœur caduque
mon corps est
une grande maison
sans meubles
j’ai besoin
d’oiseaux pour habiter
le vent qui file
entre mes côtes
besoin de me faire croire que
je n’entends plus les
bruits de l’autoroute
besoin d’oublier je
besoin de me faire croire
qu’un orage serait assez
pour me replacer
le cœur dans le ventre
besoin d’éclats de verre dans les tempes
de bruit pour couvrir le bruit
de l’odeur lourde des fleurs qui meurent
et de vin rouge
avec mes pilules
j’ai le temps qui s’essouffle
et l’avenir tari.
ça fait trois semaines que
j’oublie de pleurer.