je collectionne les fuckfriends
comme d’autres les timbres ou les macarons :
avec passion
minutie
et l’énergie du désespoir
[heading style= »subheader »]S. S. (alias Darkride)[/heading]
merci
de m’avoir accueilli dans ton sous-sol
merci aussi
pour toutes les baises
c’était dur par moments
de grimper sur ta bedaine
mais ça me faisait faire de l’exercice
merci surtout
d’avoir oublié de me dire
que tu es séropositif
[heading style= »subheader »]Le gars qui reste au coin de Bowen et de Chalifoux[/heading]
une épouvantable journée d’été
où même le soleil fond
toujours
ce goût
cette envie
de sperme
dans ma bouche
un rince-bouche
pour l’âme
j’ai à peine le temps d’entrer
que tu baisses ton short sport
et sors ta queue
grosse
dure
prête
il faut jamais
faire attendre
donc je me mets à genoux
la prochaine fois
je devrais penser à apporter des genouillères
il y a une grosse verrue
sur ta queue
je me demande
si je vais attraper
l’herpès
comme tous les gars
tu es pas très long
à faire venir
ton sperme est clair comme de l’eau
et mousseux
j’avale
puis je me lève
sans dire un mot
je te salue même pas
je sors
te laisse dans ton bordel puant
avec ton chien qui hurle
après je sais pas quoi
[heading style= »subheader »]Kelso[/heading]
on s’est vus deux fois
peut-être trois
la première
tu es parti tout de suite après
tu te sentais mal
d’avoir trompé ton chum
tu es plus vieux
bedonnant
mais tu embrasses à pleine gueule
pas comme les bis qui ont l’air de penser
que le sida se transmet
par un french
nos deux membres
face à face
mon petit bourgeon
ton gros rameau plein de sève
bonjour le complexe d’infériorité
tu es tout ce que je recherche
chez un homme
tu es l’amant idéal
mais parle-moi pas
de ton chum qui travaille au CHUS
du fait que vous baisez presque plus
des fleurs que tu dois arroser en arrivant à la maison
des poitrines de poulet en spécial que tu veux acheter chez Provigo
du souper
jouis
viens où tu veux
puis
décâlisse
[heading style= »subheader »]S. R. (alias K. B.)[/heading]
Stanstead
c’est loin
c’est le trou du monde
même le monde qui reste là
a l’air de se crisser de la place
mais pour toi
et ta queue large de 8 pouces
j’irais jusqu’au pôle Sud
(de ton corps)
en arrivant
tu me dis
que je suis beau comme un cœur
je me fais prendre au piège
comme un lièvre étranglé dans un collet
on se mange la face
le cannibalisme à l’heure du thé
tu défais juste un côté du lit
comme si l’amour
c’était nécessairement temporaire
de passage
une petite vite
avant de souper
je me retrouve toujours sous toi
ta queue dans ma bouche
je m’active
je pense à rien
je suis heureux
quand tu me viens dessus
tu cries pas
mais ta face se plisse
comme si on t’arrachait quelque chose
je suis une succube
qui se nourrit du sperme
de ses amants
pas besoin de souper
on sort
on se promène
tu me montres tous les attraits
Pygmalion très à l’aise
dans les dédales de
Stanstead Beebe Plain Rock Island
la rue où on roule au Canada d’un sens
aux États-Unis de l’autre
l’amour et le cul
(ou l’inverse
j’ai tendance à les mélanger)
c’est toujours sur une frontière
en conduisant
tu dis
cet hiver
j’ai rencontré 4 ou 5 fois
un gars
assez jeune
bi je pense
bien fait
beau comme un Dieu
il embrasse pas
on s’assoit habituellement au salon
et on se crosse devant un film porno
je te dis ça
parce que je suis un gars honnête
mon beau Nicholas
être un numéro
sur ta liste
c’est déjà ça de gagné
j’imagine
[heading style= »subheader »]Le gars au coin des rues Belvédère Sud et Prince[/heading]
veux-tu qu’on fasse
de quoi?
après l’école
la job
le coloc qui a l’air d’un beau souillon
le Bas-du-Fleuve
la Xbox 360
les rues de Sherbrooke
tous les sujets
sont épuisés
veux-tu qu’on fasse
de quoi?
tu regardes ta montre
ouais
on a le temps
on passe à la chambre
tu précises
j’ai pas besoin de prendre ma douche
je l’ai prise hier
conclusion :
le buffet est pas frais
autre conclusion
(plus tard
après la baise) :
tu préfères l’anal
à l’oral
[heading style= »subheader »]Boromir[/heading]
tu me dis
pas trop vite
pas trop vite
c’est sensible
quand je suis excité
chanceux
toi
d’être encore
sensible
à quelque chose
des fois
je me couperais
une main
un pied
un bras
une jambe
je m’ouvrirais
le ventre
sortirais mes tripes fumantes
sur le plancher
juste pour être
encore capable
d’être sensible
à quelque chose
en attendant
fourre-moi
jusqu’à ce que j’oublie
que j’existe