[information]Ce texte a été rédigé dans le cadre du cours de création littéraire donné à l’Université d’Ottawa par Michel A. Thérien à l’automne 2014.[/information]
Ton père disait qu’en cherchant à former un Tout, les étoiles allaient droit à la déjection
finale, elles couraient à leur perte; au fond, ton père était un poète, c’était un amoureux.
Nelly Arcan
J’ai eu besoin d’exister pour toi
L’originalité est absente
Le meurtre est excessif
La peau d’un étranger
Dénature ton discours
Ta voix tremble
Jusqu’à l’incertitude
L’histoire éclate
Sous ta main noire
Ton absence sacralise
La beauté sauvage
D’un été éternel
Qui me colle à la peau
Les volets restent clos
Le jour attend son heure
Mélancolique et ivre
La peine transperce
Ta voix enivrée
Te ramène à moi
Ta vérité s’échappe
Les murs tombent
L’aveu est trop dense
La pureté est un sort
Qui te martèle la tête
La légèreté des jeux à venir
Les condamne à l’avance
Dis-moi comment distinguer
Ce qui était à moi
Avant que tu débarques
Avec ton air de fin du monde
Caché au fond des paupières
Tu te découvres
Sous les mots
Tu es la pointe obscure
De mes idées
Je fouille ton essence
Dans l’espoir obstiné
D’adoucir tes restes
La signature des métamorphoses
Le souvenir néfaste
D’un horizon connu
De la vie transformée
Par la beauté brûlante
Les traces inévitables
Des contours voraces
De ton corps sadique
Sur ma peau rêveuse
Le temps
S’alimente à même
La substance précieuse
De nos corps amnésiques
La solitude te transforme
Elle fait crier tes mots
Dessine ses marques
Sur ta peau
Le jugement tombe
Nous ne sommes personne
Dans ta réalité
Il a cru pouvoir renouer
Avec le temps
Mais ses lèvres tremblent
Il s’élance
La froideur de ses mains
Dénoue l’éternité